Le Deal du moment : -14%
Apple MacBook Air (2020) 13,3″ Puce Apple M1 ...
Voir le deal
799 €

 :: La côte sauvage, les plages et la jungle Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

The last werewolves (( a Mnusyhmapa story

Phil Mnusyhmapa
Phil Mnusyhmapa
Messages : 50
Lieux de vie : Pour l'instant, dans un appartement avec Bar, mais il se pourrait qu'il ne déménage chez Jian (pour totalement des raisons de sécurité bien sûr)
Job/Fonction : Doggo de service, agent de sécurité au Mehk, nouvellement garde du corps d'un tanuki sauvage et surexcité
Faceclaim : Fort Thitipong Sangngey
Lun 25 Déc - 18:12
The last werewolves (( a Mnusyhmapa story E2b92b5e14c5ac0f4c1c687a81de6b70

THE LAST WEREWOLVES
Chapter 1 : PHIL

The last werewolves (( a Mnusyhmapa story 3b6b77833fe69b0a5ea45ac29d9402f3 The last werewolves (( a Mnusyhmapa story 532bca3539ba18b294c80acad2cf8d41 The last werewolves (( a Mnusyhmapa story 277b407f318310a653ccde2b12133472

THE HOUSE

Il y a plusieurs règles à respecter lorsqu’il s’agit de vivre en meute, d’autant plus décuplée quand celles-ci protègent une race de loup-garou porteur quelque peu particulière. Ces consignes sont enseignées très jeunes, sous la force humaine ou lupine, abreuvant dès l’enfance les dogmes d’une famille immense. La Meute, constituée de trois familles, s’organise hiérarchiquement, mais également par distinction de qualité. Il y a des chefs, pisteurs, protecteurs, sprinteurs et autres, formant un groupe solide et stable. Alors, lorsqu’un jeune loup s’éloigne des bons chemins, il subit plusieurs paliers de représailles. Si d’aventure il s’éloigne trop de la propriété sans l’accord de la communauté, il doit expier sa curiosité dans des travaux ménagers, parfois réellement contraignants. S’il manque à sa tâche imposée par la famille, il se retrouve exposé aux yeux de tous pour ses agissements irresponsables. Et s’il blesse un autre membre du groupe, l’attaque, se bat contre, ce sont des punitions physiques. Avec une meute pareille, il n’est pas rare que les enfants ou même les ados ne se poursuivent entre eux, se chahutent, et parfois, blessent. Seulement, même pour un accident, il n’y a pas d’entorse à la règle. Jamais.
Phil avait les genoux posés au sol, les avant-bras dégagés devant lui, maintenant ses poings serrés. Sa lèvre était fendue, sa pommette abîmée. Nu, la tête baissée, il montrait à la lumière blafarde de la cave son corps portant déjà les marques de précédentes remontrances sévères. De fines lignes blanches qui découpent le bronzage de sa peau, sur la nuque, les avants-bras et les mollets. Ses muscles travaillaient pour qu’il tienne dans cette position dérangeante, sous les yeux de son père et l’un de ses grands frères, qui ne parlaient pas. Le silence était torture dans cette salle. Personne ne pouvait entendre ce qu’il se passait à l’intérieur. Et ceux à l’extérieur n'entendaient rien non plus. Il sait ce qu’il l’attend, alors il ne bouge pas, fait le moins de bruit possible, pour disparaître de leur attention. Et peut-être qu’ils l’oublieront. Mais ce n’était pas possible.
-Qu’est-ce que tu as vu ?
-De la lumière.
-Et tu l’as suivi.
-Oui.

Le premier coup résonna contre les murs épais. Un fin démarquage rouge apparut sur les deux avants-bras contractés de Phil. S’il avait pu, il aurait souffert. Mais lorsque les punitions sont répétées à l’infinie, la douleur disparaît. Il ne ressent rien, remarquant simplement qu’au deuxième coup de matraque, une goutte de sang s’échappe. Il les compte dans sa tête. Il entend son frère prendre le relais, alors que Pior se rapproche de son visage.
-Regarde-moi, Phil.
Le jeune loup releva les yeux vers son père. Ils avaient tous des traits de famille. Mais oh, comme Phil ressemblait plus à sa mère. Il avait le même regard revêche, que l’homme a dû dompter pour soumettre. S’il l’a fait avec la femme, il le fera avec le fils. Il n’y a pas d'échappatoire. C’est ainsi que les choses doivent être.
-Ne me mens pas. Qu’as-tu vu ?
-De la lumière.

Et une ville. Des gens. Des voitures. Il avait senti les odeurs de la route, des parfums, de la nourriture. Il avait entendu le bruit des discussions, le brouhaha de la nuit, les rires de ceux qui vivent là-bas. Il avait perçu les vibrations des pas, des bijoux, des vêtements. Il avait ressenti jusqu’à la plus fine épice. La forêt était si épaisse à côté. Là-bas, il n’avait pas perçu le besoin de se perdre, mais plutôt celui de trouver son chemin. Personne ne vous connaît dans les rues. Toute la forêt sait qui tu es. La sensation de chaleur se répandit dans ses mollets, qui commençaient à suinter sous l’acharnement de son aîné. Il avait vu des gens, des humains, des créatures, des formes, inconnus. Ils parlaient sa langue, mais ils lui semblaient d’un autre monde. Si loin, et pourtant, il lui aurait suffit de sortir de sa cachette pour les surprendre. De nouveau, il reprit son décompte, inspirant doucement en tenant la position sur les genoux. C’est censé être humiliant. Ils le réduisent à un homme de chair et de sang, un sac vivant qui n’est fait que pour subir. Mais il sait ce qu’il a vu. Et il ira là-bas. Quoi qu’il en coûte. Fruit défendue qu’il mordra avec toute sa gueule s’il le faut.
-Père, il ment. Je le sens dans sa voix.
-Pour la dernière fois, Phil. Qu’as-tu vu là-bas, pour sortir du domaine ?

Il garda les yeux braqués devant lui, le visage fermé. Ici, dans cette même pièce, il avait découvert que sa voix pouvait le trahir, que les traits qui définissent son apparence sont d’autant de lignes sur un livre ouvert. Il sent le sang couler de ses plaies ouvertes par le fouet de cuivre. Elles cicatriseront dans la soirée, rejoignant la myriade d’autres traces qui sillonnent son corps. Il ne dit plus rien.


Au moment où le cercle se referma sur le corps de son petit frère, Phil sentit une puissante main l'agripper, un visage se portant devant le sien. Son corps bascula, son être attiré en avant. Mais il n’atteignit jamais le sol. Apollyon venait de faire basculer son âme dans la sienne. Debout au milieu de son groupe de famille, des cris fusèrent devant la vision horrifique d’un loup transformé dans sa forme démoniaque. Il les entendit se prémunir de leurs armes, de leur armures, crocs et griffes sorties. Son père s’avança, alors que l’un de ses petits frères se précipita pour aider l’autre garçon évanouit sur l’estrade.
-Toi ? Phil ? Comment oses-tu ?! hurla-t-il. Te rends-tu compte de ce que tu viens de faire ? Libérer cette immondice !
Apollyon porta les yeux vers l’homme, un sourire carnassier envahissant sa bouche pleine de dents acérées. Des années qu’il n’avait pas eu un corps aussi agréable à porter. Le démon était satisfait. Et ce n’était pas la pauvre mauviette qu’il lui avait présenté aujourd’hui qui allait le satisfaire. En se baladant à la frontière des mondes, il avait capté l’énergie de l’homme, prénommé Phil, qui se projetait en étoiles et étincelles dans l’air. Une âme qui ne se contenait pas, une âme qui lui fallait. Il brillait, d’un sauvage et d’une humanité que le gardien des enfers voulait détruire de ses propres mains. Il tendit la main devant lui, faisant craquer son corps, avant de s’avancer dans la foule. Ce n’était pas Phil qu’il avait devant eux. Ses griffes raillèrent le sol de la crypte, déformant les invocations qui y trônaient. Une ombre dans une ombre, vision d’horreur pour n’importe quel mortel. Un grognement noir émana de la créature, apeurant tous les spectateurs.
-Cela fait plus de deux siècles que cette famille ne m’offre que des âmes désuètes pour m’affaiblir, m’empêcher de reprendre ma place dans mon monde... (La voix était aussi profonde que le gouffre des enfers qu’il gardait.) Vos efforts ont été vains, Pior Mnusyhmapa. Je suis libre maintenant. Et c’est de la bouche de votre propre enfant que ma vengeance détruira votre histoire.
Plus rapide que n’importe quel autre être, le démon s’avança, rampant sur le sol, emmenant violence et colère dans son sillage. Personne ne put réagir. Les crocs d’Apollyon se refermèrent sur le bras de l’homme, le lui arrachant aussi sec, goûtant le sang de celui qui défendait des millénaires de quête insensée pour contrôler les démons que ses ancêtres eurent attrapés dans leur rite occulte. Apollyon est le premier à se libérer de la folie de cette famille dégénérée à l’influence du pouvoir. Et ce corps est celui qui lui est réellement destiné. La foule hurle, les louves attaquèrent, défendant leur père, leur mari, leur frère. Mais trop tard, le mal était fait. Le sang goûtait des canines de la créature, alors même qu’elle se battait contre l’armée qui se rebiffait pour l’attraper. Il blessa des peaux, brisa des os, éclata des crânes. Une telle effusion, après des années, à arpenter faiblement les frontières de l’existence. Sa joie ralliait son courroux. Il était démesuré par rapport à elles et eux, immense sous la voûte du temple. Un rire lui secoua la cage thoracique, alors qu’il profitait de l’air chargé de fer. Il ne tiendra pas longtemps. Mais ce n’est pas important. Parce qu’il a son corps maintenant.
Les échos des rires de ses confrères et consoeurs arrivaient à ses oreilles. Exclamations d’encouragement, de joie, qui s'étouffaient à peine sous les cris de celles et ceux qui essayaient de s’enfuir. Son corps se voûta au-dessus du garçon qui aurait dû contenir son âme. Si fragile, il avait perdu connaissance sous le choc. Les femelles qui l’avaient attaquée geignaient en essayant de protéger leur petit, que les crocs énormes d’Apollyon effleurent. Sa mâchoire se referma sur lui. Phil hurla soudainement à l’intérieur de lui, assommant Apollyon qui relâcha le corps, son sang dégoulinant de sa gueule. Ce fut à ce moment précis d’une sensation piquante et électrique lui saisit le visage. Un canin souple avait enfoncé ses griffes dans le museau du démon, traçant six lignes de feu sur la projection de ce corps nouvellement retrouvé. D’un coup brusque et violent, il l’obligea à lâcher, l’envoyer à plusieurs mètres de lui, percuter l’un des murs de la crypte. Mais son attention était piquée. Le loup adversaire se redressa, s’ébrouant avant de reprendre une position d’attaque, canines apparentes. Il était aussi téméraire que les femmes de ce clan. Phil offrit le nom du loup sur un plateau à Apollyon.
-Charn… sourit le démon, les tripes de l’offrande encore sur les mains.
Le gardien des enfers perçut tous les sentiments, toute la jalousie, toute l’affection, toute la colère qu’éprouvait Phil à l’égard de cet intrépide idiot. Gonflé de suffisance par son talent inné de pisteur, cette connection à la nature qui échappait à Phil, sa beauté humaine, son honnête simplicité, sa manière d’être. Un rival, sa bête noire pour une course débile à la reconnaissance de leur père, pour le respect de leur mère. Ils ont les mêmes cicatrices. Mais l’un a vu au-delà de leur vie, tandis que l’autre s’y plait. Le monstre se rapprocha de lui, jaugeant des yeux les réflexes de l’animal considérablement plus petit que lui. Et si je le tue… chuchota Apollyon à l’oreille de Phil. Qu’en penses-tu ? Des émotions pleines de conflits déferlèrent en lui. Que c'était délectant. Bien… Il allait résoudre ce problème, en retirant l’inconnu problématique. Mais alors qu’il allait attaquer, prêt à sauter sur sa proie, tous ses muscles se tétanisèrent. Phil venait de le retenir, enroulant ses bras autour de son cou, étouffant l’énergie d’Apollyon par la force de sa volonté. Le démon crut que son énergie venait de se dissoudre complètement. Et même s’il était faible, effectivement, ce n’était pas l’unique raison. Le garçon-loup maintenait réellement son pouvoir dans sa force spirituelle brute. Apollyon sentit sa forme démoniaque diminuée, perdre de sa superbe. Tout comme il avait pris le contrôle du corps de son hôte en otage, Phil luttait pour retrouver la place qu’il avait toujours occupée.
Nu, debout, couvert du sang des siens et du sien, Phil tituba devant Charn, avant de s’effondrer dans la poussière rougeâtre.

Phil n’a pas vu l'enterrement de ses frères et sœurs qu’il a tués. Enfermé dans la cave, il mourrait à petit feu, déshydraté et affamé. Une punition si douce en attendant le jugement final de sa meute. Personne n’était venu le voir. Le démon à l’intérieur de lui tourner en rond, s’ébruant de constatertout le pouvoir que contenait ce gamin pour ne rien en faire. Phil n’a que dix-sept ans. C’est jeune pour avoir, mais tout s’explique. Il est fort, descendant d’une lignée de loup-garou purs, caché parmi les humains, depuis des millénaires, avant de se recroqueviller dans leur communauté sectaire suite à l’appel d’un saint. Saint Francis, l'apprivoiser de loup. Les sangs purs comme eux sont rares et précieux. Ils se bafouent pourtant à des sornettes d’un idiot sans bornes qui pensent que al vie sauvage peut être amadouer. Phil a le veut de la liberté dans ses veines, une énergie folle que même Apollyon peut sentir sans son corps devenu informe avec le temps.
Lorsque la porte de la cave s’ouvrit, Phil ne réagit même pas. Il sentit les mains de ses frères et sœurs le traîner à l’extérieur. Les mains liées, le visage sali, les yeux perdus dans l’infini du vide qu’il ne ressentait plus. Il n’entendit même pas les paroles de son père, ainsi exposer, sur son trébucher, le menton entre les clavicules. Il le sentait en lui, le monstre qui grondait, à l’idée qu’il puisse se laisser faire ainsi. Il l’entendait très bien, mais sa tristesse camoufle toutes ses paroles. Il voyait le regard de Charn sur lui alors qu’il s’effondrait. Les sourires de Mary s’étaient envolé au moment où il avait ouvert son crâne sur le sol de la crypte. Les grimaces de Jess ne feront plus rire personne alors qu’il broyait son corps sous ses crocs. Il ne pourra plus jamais se tenir entre eux normalement, simuler des bagarres, être le parfait grand frère. Il n’en était plus rien. Qu’il se laisse mourir, cela réglera les problèmes de tout le monde. Personne n’avait pris la peine de le laver. Son propre sang séché sur son visage. Il avait le goût du leur dans la bouche. Ta colère est la mienne, lui avait dit Apollyon. Rien ne vient de nul part. S’il avait fini en lui, c’est parce que son cœur chercher n’importe quoi pour le sauver de cet enfer. Une ombre s’étendit au-dessus de lui. Il entendait le murmure de sa famille. La nuit recouvrait cette cour que la forêt n’osait approchée. Les feuilles ne bruissaient, les branches ne bougeaient , les animaux ne parlaient.
-Regarde-moi, démon.
Phil releva la tête vers son père. Son bras manquant était bandé, lui donnant un air de tyran ultime. Tu t’es trompé de cible, Apollyon, murmura Phil. C’est lui que je veux tuer. Pas mes frères, ni mes sœurs. Ma mère, mes cousines, mes oncles. Je veux le tuer.
-Sous la grâce de Dieu, les saints nous regardent et te condamnent, pour avoir pactisé avec le diable et laisser ton corps à l’abysse. Ô Vous, qui nous regarde, n’oublier par le sacrifice de nos enfants et tuons le corp d-
Les chaînes se brisèrent avec fracas sous la force inconnue d’un garçon à qui on venait brutalement de retirer toute son enfance. Phil referma sa main sur la gorge de son père, alors que le public formait par un groupe restreint d'oncles et de tantes prêts à le sacrifier s’avancèrent pour attaquer. La main d’Apollyon aidait les doigts de Phil à tenir l’homme qui lui avait marqué le corps pour le punir de sa curiosité, de sa gourmandise, de son égoïsme. Combien de frères et sœurs avait-il dû tenir contre lui pour qu’ils arrêtent d’hurler de peur dans la nuit ? Combien en avait-il retrouvé aux portes de la mort à cause de la graine infâme qui pourrissait en eux ? Combien d’âme avait-il sali ? Apollyon poussa avec Phil pour l’envoyer à terre. Cet homme avait emprisonné des camarades de batailles, des créatures de la source, de la mère des démons, dans des corps innocents. Il avait fait putrir des entités éternelles, pour les règles endoctrinés d’un illuminé qui pensait éradiquer les démons pour assouvir sa propre folie. Apollyon aida Phil à se détacher de ses chaînes, posant les pieds nus sur la terre battue de ce carré d’habitation. Le temps est suspendu dans la nuit, sans un bruissement dans la jungle. Ses aînés se jetèrent sur lui, l'immobilisant pour l’empêcher d’attaquer, de faire plus de dégâts. La nouvelle force empruntée de Phil, alors que le corps d’Apollyon s’aligna sur le sien, complet du désespoir, il les repoussa tous. Un à un. Jusqu’à pouvoir s’enfuir dans la forêt, courant, sous sa forme de loup, loin de là. Loin d’ici. Il dût courir des heures, sans s’arrêter, jusqu’à s’épuiser.
Alors que ses genoux humains touchèrent le sol, ses mains dans la boue, il sentit une impulsion en lui. Lève-toi, lui dit Apollyon, l’obligeant à avancer. Il le faut. Laisse-moi… juste… respirer… Non. Tu n’en as pas le temps, mon garçon. Alors Phil s’était relevé. Il avait marché. Longtemps. Uniquement guidé par son instinct. Jusqu’à l’atteindre, cette ville lumière.



( אבדון )
à leur tête, comme roi, elles ont l'ange de l'abîme ; il s'appelle en hébreu “abaddôn”, et en grec “appolyôn” - apocalypse selon saint jean



The last werewolves (( a Mnusyhmapa story
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: La côte sauvage, les plages et la jungle-
Sauter vers: